Sortit le 20 septembre 2018, ce n’est seulement il y a quelques mois que j’ai regardé Capharnaüm. Je ne vous cache pas ma fierté et mon admiration envers la merveilleuse Nadine Labaki, qui a réalisé un film qui lui a valu une impressionnante ovation à Cannes.

D’ailleurs, son travail a eu la reconnaissance qu’il méritait : une nomination aux Oscars. Nadine Labaki a, effectivement, représenté le Liban dans la catégorie des meilleurs films étrangers aux Oscars en février 2019. C’est tout un exploit pour notre pays qui fut dans la course deux années consécutives. Eh oui, malgré que le Liban soit une goutte d’eau dans le Moyen-Orient, Ziad Doueiri, pour The Insult, été nominé en 2018 et c’est Nadine Labaki qui l’a suivi en 2019. Si fière de ces gens de mon pays d’origine qui font rayonner le Liban à l’international!

Je ne veux pas m’attarder beaucoup sur le résumé du film, car je considère que la bande-annonce du film est celle qui présente le mieux Capharnaüm.

Capharnaüm signifie ‘lieu qui renferme beaucoup d’objets en désordre’. De premiers abords, cela semble surprenant comme choix de nom pour ce film, mais suite au visionnage du long-métrage, on comprend mieux la raison derrière.

Un coup fort de Nadine Labaki, c’est d’avoir rendu son film hybride en réussissant à suivre le quotidien du jeune Zain tout en nous plongeant dans le regard d’un documentaire. C’est un film remplit d’humanité qui vient chercher notre profonde sensibilité.

Rien à dire du scénario qui représente malheureusement trop bien la réalité de jeunes réfugiés. Du début à la fin, nos yeux sont captivés à l’écran ne pouvant plus attendre ce qui arrivera à nos personnages. Quant à l’acteur qui incarne Zain, qui était lui-même un réfugié, Zain al-Rafeea, il est renversant dans ce rôle. On s’attache à ce jeune garçon qui déambule dans les rues en recherchant une goutte d’humanité dans ce monde sans pitié et cruel.

J’aimerais vous dire que c’est de la fiction, mais le film incarne de vrais événements qui se passent constamment dans notre monde. Il y a trop d’enfants qui n’ont jamais eu le droit d’être des enfants. Trop de filles mariées de force, arrachées des bras de leurs parents. Trop de femmes jamais écoutés. Trop de réfugiés qui vivent dans une profonde misère . Trop de personnes sans éducation, sans accès à des soins de santé et sans nourriture.

Mon père, libanais, a regardé avec moi le film et lui aussi a été très ébranlé par le film. J’ai été bouleversée par Capharnaüm, qui est un film dramatique. Globalement, le long-métrage a suscité des rétroactions très positives, mais a tout de même eu certaines critiques qui considèrent le film comme provocant.

Ce film brise le cœur, mais je pense que le plus grand impact que Capharnaüm a eu sur son auditoire, c’est qu’il a réussi à sensibiliser un large public sur la condition des réfugiés. J’espère sincèrement qu’il a poussé des gens à s’ouvrir les yeux et à ne plus vivre dans l’ignorance. Il dénonce le non-respect des droits des enfants et mets en évidence qu’il y a encore trop d’oubliés dans notre monde.

Si je peux vous laisser sur une note positive, le jeune acteur, Zain al-Raffea, dont le film s’est inspiré en tant que réfugié non-scolarisé accumulant les petits boulots, a vu sa vie complètement changée après le tournage. En 2018, il part vivre avec sa famille, en Norvège, où celle-ci obtient l’asile politique. Il a fini réussit par sortir de la misère et de la pauvreté pour pouvoir finalement s’éduquer et vivre plus convenablement.

Écouter ce film, il mérite d’être vu.

C’est selon moi, un magnifique projet entrepris par Nadine Labaki. Capharnaüm, c’est puissant, bouleversant, remplit d’humanité mais surtout, important.

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Une fille au chocolat